Avec plus des deux tiers de la surface terrestre, mers et océans ont été de tout temps le lieu privilégié du commerce et des échanges entre les peuples et les nations. Plus de 80 % des flux commerciaux mondiaux s’effectuent aujourd’hui par voie maritime, tandis que les câbles sous-marins assurent près de 90 % des communications internationales. Espace stratégique, la mer fait naturellement l’objet de l’attention des Etats. Elle permet à la fois d’assurer la protection de leurs intérêts, de contenir l’ennemi au plus loin des frontières terrestres et de projeter la puissance lorsque nécessaire. « Loin d’être un luxe hors de prix, la puissance navale est une condition impérative de la liberté : liberté de commercer, d’agir pour protéger ses intérêts, de résister aux chantages sur l’accès aux ressources », prévient Pierre Royer dans un ouvrage récent consacré à la Géopolitique des mers et des océans (PUF). Et pourtant, le rôle des espaces maritimes est encore trop souvent négligé, alors que les enjeux liés au « royaume d’Archimède » (amiral Michel Tripier) redoublent : retour de la piraterie, revendications de souveraineté, appropriation de fonds marins… Comment s’assurer le contrôle de l’espace maritime ? Quels enjeux pour la France en ce début de XXIe siècle ? Lire la suite »