L’Irak, une guerre civile sans transition
Avec 1000 morts pour le seul mois de janvier 2014, l’Irak renoue avec le niveau de violence qui était le sien en 2008. La situation sécuritaire, loin de s’être améliorée depuis le départ des dernières troupes américaines, est alarmante et ne figure dans aucun agenda international. Dans la région, c’est la Syrie qui monopolise toutes les attentions. Pourtant,le nombre de victimes d’attentats et d’affrontements armés a doublé entre 2012 et 2013. La prise de Falloujah et de Ramadi par des combattants affiliés à al-Qaïda, au début de l’année, semble démontrer l’incapacité du pouvoir central à contrôler le pays et résonne comme un brutal retour en arrière. Les racines du conflit en cours sont à rechercher dans les dix ans d’occupation étrangère, mais aussi, plus profondément, dans la structure à la fois tribale et confessionnelle des acteurs irakiens. Un terreau hautement crisogène qu’alimentent les maladresses du gouvernement actuel et l’ingérence d’États tiers, aux motivations antagonistes. L’implosion menace plus que jamais l’Irak.