La conférence Rio+20 achevée en juin dernier a été unanimement jugée décevante par l’ensemble des acteurs et des observateurs. Le texte dont elle a accouché est des plus consensuels et n’augure pas d’une prise de conscience énergique des défi s environnementaux auxquels la planète doit faire face. Ainsi, pas un mot sur la question lancinante des flux migratoires qui seraient provoqués par les bouleversements climatiques. Et pourtant, « une nouvelle catégorie de migrants, les réfugiés environnementaux, est apparue, faisant dès aujourd’hui de la lutte contre le changement climatique un impératif de solidarité humaine dans un monde divisé », avertit le professeur Alain Nonjon, collaborateur du site Diploweb.com. Le sujet fait cependant débat. Peut-on imputer aux changements environnementaux des flux de personnes ? Quelle causalité peut-on établir entre climat et tensions géopolitiques ? Quelles solutions pour juguler le risque de migrations climatiques massives ? Autant de questions sans réponses assurées. Elles renvoient certes à des impératifs de sécurité, tant locale que globale. Mais plus encore à nos représentations du monde, à nos peurs, à notre tropisme ethnocentrique.
L’étude des implications du changement climatique en termes de sécurité et de défense est relativement récente. Les Allemands et les Britanniques ont été parmi les premiers à se saisir de cette problématique et œuvrent, non sans mal depuis cinq ans, à sa prise en compte effective sur la scène européenne et internationale. Lors de l’été 2011, le Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne et le Conseil de sécurité des Nations- Unies ont reconnu l’impact possible des changements environnementaux sur la sécurité mondiale. Le changement climatique y est désigné comme un « multiplicateur de menaces » (threat multiplier) qui exacerbe tensions et fragilités, notamment des États les plus exposés à la fois aux migrations de grande ampleur et au stress climatique que sont les sécheresses, les inondations ou encore les pénuries hydriques et alimentaires. Les liens de causalité entre ces différents facteurs, ainsi qu’avec des situations conflictuelles, ne seraient cependant qu’indirects. Ils incitent donc à une analyse prudente.
Le Qatar1 est bel et bien la démonstration d’une évolution des facteurs de puissance : Hans J. Morgenthau ou Nicholas J. Spykman doivent se retourner dans leur tombe, eux qui érigeaient comme premiers facteurs de puissance la taille des territoires et la population ! Voilà un État de 11 500 km2, à peine supérieur à la Gironde, fort de 1,7 million d’habitants (le plus petit État arabe) qui part à la conquête du monde. « Faut-il avoir peur du Qatar ? » n’est plus une question journalistique pour certains…
Cartographie et texte : Alain Nonjon
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Cartographie : Stéphane Mac Donald
Texte : Alain Nonjon
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Le 2 mai 2011, dans les abysses de la mer d’Oman, le cadavre de Ben Laden enveloppé d’un linceul blanc et soigneusement lesté a été jeté du porte-avions Carl Vinson sans salve ni couronne ! C’est furtivement que l’ennemi public n° 1 de l’Amérique a été éliminé, bouclant une décennie où le pays s’est engagé… après le 11 septembre 2001 dans une « guerre contre la terreur ».
Cartographie et texte : Alain Nonjon
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Fukushima-Daiichi… L’onde de choc
Le 11 mars 2011, à 14 h 46 heure locale, un séisme de magnitude 9 a généré un tsunami à 130 km à l’est de Sendaï, avec une vague déferlante de 23,6 m de hauteur maximale, causant plus de 30 000 morts… et des dysfonctionnements graves dans le parc nucléaire japonais dont un accident de niveau 7 sur l’échelle Ines (notation retenue pour Tchernobyl) et la contamination a minima d’une région de 30 km et 60 km au nord-ouest de la mégalopole de Sanyodo, le grand Tokyo.
Cartographie et texte : Alain Nonjon
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L’Europe et ses murs
« Construire des murs pour séparer, opposer, diviser. Se protéger, se replier, se renfermer derrière sa clôture, sa nation, son empire, son idéologie. Mais toujours ces murs-là finissent par vaciller. Ils invitent à la désobéissance. À passer outre, à creuser des idées, des tunnels, à contourner, saper l’autorité. À résister. » Francis Kochert, Paroles de murs.
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Migrations environnementales
De l’Alaska, menacé par le dégel des sols arctiques, en passant par le Tchad, la Chine, où progresse la désertification , sans oublier le Népal, victime de la fonte des glaciers, et les États-Unis, où les cyclones sont de plus en plus violents… les climatosceptiques sont contraints de réviser leur déni du réchauffement climatique. Ce qui était une prise de conscience de la « transition » climatique au cours de la première conférence mondiale sur le climat en 1979, devenue hypothèse dans les années 1980, est désormais une certitude. Une nouvelle catégorie de migrants, les réfugiés environnementaux, est apparue, faisant dès aujourd’hui de la lutte contre le changement climatique « un impératif de solidarité humaine dans un monde divisé » (Cecilia Ugaz, coauteur du rapport du PNUD 2007-2008 sur les migrations de population).
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Monroe s’est somme toute moins trompé que de Gaulle : le premier voyait dans le Brésil un empire destiné à rivaliser avec les États-Unis, alors que – reprenant Clémenceau – de Gaulle prophétisait « un pays d’avenir et qui le restera longtemps ». Indépendant depuis 1822, premier pays hispanophone de l’Amérique latine (195 millions d’habitants), le Brésil suit une trajectoire qui passe de l’émergence à la puissance régionale jusqu’aux prétentions mondiales en n’oubliant pas qu’un autre monde est possible ! Le Brésil serait-il devenu autre chose que « ce pays chauve-souris qui souffre d’une incongruence de son statut ? Serait-il ni plus ni moins qu’une puissance mondiale, acteur indépendant de son destin ? », comme le célèbre Alain Rouquié dans son ouvrage Le Brésil au XXIe siècle ?
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L’Afrique du sud : symbole de l’émergence africaine ?
On peut observer que cette carte met fin à des visions européocentrique ou américano centrique, avec l’Afrique du Sud au centre de la représentation. Plus généralement, elle permet de visualiser un regard nouveau sur l’Afrique : un continent réhabilité aujourd’hui dans les relations internationales et le jeu des grandes puissances après avoir été au bord du monde, un continent oublié.
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La globalisation foncière, nouvel enjeu de la mondialisation
Depuis 2006, ce sont près de 30 M ha de terres, l’équivalent de la SAU (Surface Agricole Utile) française, qui ont fait l’objet de transactions dans le monde. L’hectare devient un actif à la mode. Des financiers comme George Soros, des fonds spéculatifs comme Altima ou Quantum font de la terre leur placement spéculatif favori face à la volatilité des marchés céréaliers. La variété et l’imprécision des chiffres fournis donnent la mesure du phénomène : peut-on parler de 20 M ha, comme l’évaluent la Banque mondiale et la FAO (Food and Agriculture Organisation) ? De 10 M ha cédés dans le seul sud du Sahara en 2008, de 30 M ha ou de 45 M ha en 2009 dans cette même zone ? Ces seules imprécisions valent aveu de confusion, de précipitation sur cette nouvelle richesse. Après le pétrole, les minerais, les terres rares, les minerais stratégiques : les terres agricoles à cultiver, voilà le nouveau mot d’ordre !
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