Avr 272017
 

Jean-François Fiorina s’entretient avec Gérard Chaliand

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Jean-François Fiorina et Gérard Chaliand : étudier les guérillas, c’est comprendre comment des groupes humains déterminés parviennent à établir une stratégie cohérente, transformant leur faiblesse en force

L’élection présidentielle française s’ouvre dans un contexte international particulièrement houleux, complexe et dangereux.

Considéré à juste titre comme l’un des meilleurs spécialistes au monde des conflits, doté d’une solide expérience de terrain qui lui a fait partager les combats des guérillas et des mouvements insurrectionnels à travers la planète, Gérard Chaliand dresse un portrait sans concession des défis géopolitiques qui nous attendent.

Selon lui, notre Europe – enfant gâté déconnecté des réalités géopolitiques – doit d’urgence ouvrir les yeux sur les épreuves qu’elle va devoir affronter, réapprendre le courage et retrouver les voies de la puissance. Sous peine de disparaître.

Un entretien-choc qui ne fait pas dans la langue de bois…

Vous êtes un universitaire reconnu en matière de stratégie et de géopolitique, mais surtout, vous êtes un homme de terrain, qui pendant plus de 40 ans, s’est rendu sur toutes les zones de conflits de la planète, partout où se livraient des guérillas. Pourquoi ce goût pour les luttes insurrectionnelles ? Et qu’en avez-vous retiré ? 

Adolescent, j’étais fasciné par les grandes figures historiques de ceux qui ne se soumettent jamais. J’aurais voulu connaître l’engagement dans la résistance française en 1940-1945, ou quelques années plus tôt, dans les brigades internationales en Espagne.

CLESHS63-2De même, j’admirais l’héroïsme fou de Leonidas et ses 300 guerriers spartiates aux Thermopyles, s’opposant, en 480 avant notre ère, à une armée entière commandée par le Grand Roi Perse Xerxès.

D’instinct, cette passion m’a conduit très jeune vers ceux qui ne cèdent pas face à la terreur, à l’injustice, à la tyrannie, et qui entendent rester fidèles à ce qu’ils sont.

Pourquoi le font-ils alors que souvent tout semble perdu ?

Comment structurent-ils leur action ?

De quelle façon se combinent alors la détermination mentale et les conditions matérielles de l’engagement ?…

Ce fut le début de l’aventure. Jeune, j’aimais la vie rustique, à la dure.

Et je compris rapidement que lire ne suffisait pas.

Très vite, j’ai choisi de bourlinguer, d’aller à la rencontre de peuples en lutte pour leur indépendance, en parcourant ce que l’on appelait alors le Tiers-Monde.

Ce qui m’a d’emblée intéressé dans l’épopée des guérillas, c’était de voir comment, avec le temps, en s’appuyant sur l’intelligence du terrain et des situations, des individus parvenaient à établir une stratégie cohérente, permettant de transformer leur faiblesse en force.

L’un des exemples les plus emblématiques de cette alchimie s’incarne dans l’intelligence et la détermination des Nord-Vietnamiens face aux Américains.

Lors de l’offensive du Têt en janvier 1968, les premiers surprennent le monde entier par leur audace. D’abord, parce qu’ils jouent une carte médiatique.

Ils ont compris que la force des images de télévision allait avant tout frapper de plein fouet l’opinion publique, américaine d’abord, internationale ensuite.

Ils lancent leurs commandos simultanément sur plus de 50 centres urbains sud-vietnamiens, allant jusqu’à attaquer l’ambassade des Etats-Unis à Saigon.

Ces commandos-suicides sont anéantis militairement certes, mais ils permettent de gagner la bataille de l’image, donc des esprits.

Les Nord-Vietnamiens font preuve d’une détermination physique et mentale totale, mais aussi d’une formidable intelligence des situations.

Car il ne suffit pas d’avoir une cause juste.

Les oubliettes de l’histoire sont emplies de causes justes qui ont été réduites à néant par manque d’intelligence et de pragmatisme de la part de ceux qui les portaient.

Si le romantisme de l’action peut effectivement être un déclencheur dans la volonté d’engagement insurrectionnel, il faut ensuite s’en défier pour lui préférer l’analyse lucide des situations.

C’est là où la grille d’analyse de la géopolitique prend tout son sens.

CLESHS63-3Que voulez-vous dire ? 

Engager un combat quel qu’il soit – a fortiori dans le cadre d’une lutte du faible au fort – exige avant tout d’accepter de se regarder à nu dans un miroir, sans complaisance.

Les arguties du genre « on n’a pas de chance », « on a été victime d’un complot » ou « Dieu l’a voulu ainsi » sont pathétiques et sont révélatrices d’une absence de conscience stratégique et politique.

On doit toujours procéder à une analyse sans concession de ses erreurs. La fonction critique est essentielle.

D’où le premier enseignement que j’ai tiré après 40 années de conflits et de guérillas : toutes les sociétés ne se valent pas.

L’histoire et la géographie font que les peuples ne se comportent pas de la même manière face aux défis qu’ils doivent relever.

Prenez deux exemples précis de peuples devant gérer la crue de leur fleuve principal, le fellah égyptien dans le delta du Nil et le paysan tonkinois face au Fleuve Rouge.

Le premier laisse le Nil déborder pour irriguer les terres et attend qu’il retrouve son cours pour de nouveau travailler ses plantations, sur un rythme immuable et somme toute paisible.

Le paysan tonkinois lui, construit des digues qu’il entretient en permanence pour que le fleuve ne déborde pas sur ses champs.

C’est un combat sans répit qu’il mène, en complète symbiose avec la communauté qui est la sienne, combat qui exige technicité, détermination, capacité d’adaptation, solidarité…

Il est évident que les qualités développées par ces paysans sont différentes et vont se retrouver dans leur façon d’aller au combat.

Dans les années 60, les Egyptiens ont éprouvé des pertes cruelles lors de leur expédition militaire au Yémen face aux montagnards du cru.

Le fellah en uniforme n’était aucunement préparé – physiquement et surtout mentalement – à affronter un tel ennemi.

A l’inverse, on sait comment la détermination et le savoir-faire des Tonkinois – Spartiates des temps modernes – ont tenu en échec l’armada américaine lors de la guerre du Vietnam.

De fait, il faut bien comprendre que gagner une guerre n’est pas seulement une question de courage des populations concernées, mais avant tout d’intelligence des situations, ce qui implique aussi une maturation intellectuelle, mentale, de la part de groupes humains qui doivent ainsi accomplir une mue intérieure s’ils veulent se donner les moyens de leur réussite.

Vous évoquez souvent dans vos ouvrages le « savoir de la peau ». Qu’entendez-vous par là ? 

Il s’agit de comprendre la prééminence de l’humain et de l’expérience tirée du terrain.

J’ai toujours éprouvé un réel plaisir – qui ne s’est pas estompé avec l’âge – à vivre physiquement à la dure avec ces peuples qui luttent pour leur indépendance, pour être ce qu’ils sont au fond d’eux-mêmes.

Tout ne se trouve pas dans les livres. Et c’est là souvent un écueil des études universitaires. Avoir un socle théorique de connaissances est une chose, avoir le ressenti du terrain en est une autre. Car bien souvent, les hommes ne communiquent pas leurs faiblesses, ils les cachent ou les taisent.

C’est alors à vous de les détecter en les observant.

Cela ne peut se faire qu’in situ, en vivant parmi eux.

Et ce n’est pas leur faire injure que d’observer tout à la fois leurs forces et leurs faiblesses.

Le savoir de la peau, c’est le retour d’expérience des observations de terrain.

Il n’y a là aucun jugement de valeur, seulement un constat froid et lucide qui permet ensuite de dégager les atouts et fragilités de chaque groupe humain considéré.

Prenons un exemple précis. J’ai fait partie des tout premiers Français qui sont arrivés en Afghanistan à l’aube des années 80, juste après le déclenchement de l’invasion soviétique dans le pays.

J’ai très vite compris les limites du modèle insurrectionnel afghan. Certes, les combattants sont courageux.

Toute l’éducation vise à les conditionner à faire montre de ce courage physique, chacun d’entre eux devant être à même d’exercer la vengeance du groupe pour une dette de sang.

Mais quid sur le plan opérationnel dans les opérations de guérilla ? Un fiasco complet ou presque.

La discipline ? Nulle. La cohésion de groupe ? Inexistante.

Le sentiment d’appartenance nationale ? Idem.

Ils ne se révèlent soudés que lorsqu’ils ont à combattre un étranger, quel qu’il soit, surtout s’il se révèle être d’une religion autre que la leur.

Les Afghans se sont réellement formés au combat au contact des occidentaux, au fur et à mesure qu’ils entraient dans un processus d’idéologisation.

Encore une fois, il ne s’agit pas là d’un jugement de valeur sur les hommes, mais de comprendre ce qui fait le succès ou non d’une insurrection armée.

D’autres groupes humains se sont révélés en revanche être parfaitement adaptés à des situations complexes de combat.

C’était le cas par exemple des rebelles Erythréens, qui formaient une guérilla extraordinairement endoctrinée et performante, ou encore des Tigres Tamoul au Sri Lanka ou des Kurdes de Syrie.

Mais toute médaille a son revers.

Car si ces groupes humains se révélaient être de redoutables combattants, ils maintenaient en temps de paix leurs pratiques, exerçant donc le pouvoir de manière totalement tyrannique.

Il n’y avait pas chez eux d’adaptation aux circonstances, le même modèle de fonctionnement prévalant, qu’ils soient en paix ou bien en guerre…

Comment votre savoir-faire a-t-il été reconnu ? 

Cela va sans doute vous surprendre, mais j’ai d’abord été reconnu par les Américains.

A la fin des années 60-début des années 70, ils m’ont invité à parler du Vietnam, alors que j’étais en désaccord avec eux.

J’ai ainsi été convié à prononcer une conférence à Yale sur un mode proprement iconoclaste puisque j’expliquais – en pleine guerre du Vietnam ! – pourquoi les Nord-Vietnamiens ne pourraient en aucune manière être battus.

Mon approche à rebrousse-poil a séduit la direction du campus, qui a appelé d’autres universités américaines pour que je puisse intervenir.

C’est à ce type de réaction que l’on reconnait l’extrême plasticité et le pragmatisme des Américains !

En France, ce sont les militaires – en particulier les généraux Poirier et Gallois – qui sont venus vers moi, bien avant l’université, suite à la publication de l’un de mes premiers écrits, Stratégie de la guérilla [ndlr : réédité chez Payot en 1994 – voir aussi Les guerres irrégulières, réédition Gallimard/Folio, 2008].

On comptait certes en France des spécialistes reconnus de la contre-insurrection (Lacheroy, Hogard, Trinquier, Galula…), mais grâce à mon expérience de terrain dans le « camp d’en face », j’apparaissais comme un spécialiste de l’insurrection et des guérillas en général, puisque j’avais eu et je vivais encore des expériences en me situant dans le « camp des rebelles ».

D’où l’intérêt qu’il y avait manifestement à confronter les leçons que, les uns et les autres, nous avions tirées de ces nouvelles configurations.

CLESHS63-4Comment voyez-vous la place actuelle de la France sur la scène internationale et quel bilan dressez-vous de notre politique étrangère à la veille de l’élection présidentielle ? Quels sont nos atouts et nos faiblesses ? Quels seront les défis majeurs à relever en matière de politique étrangère ? 

Soyons lucides. Nous sommes aujourd’hui considérablement affaiblis.

Il y a soixante ans, nous avons commencé à bâtir l’Europe.

Avec deux fauteuils, l’un français, l’autre allemand. Aujourd’hui, force est de constater que nous en sommes réduits à nous asseoir sur un strapontin.

Pourquoi ?

D’abord parce que les Allemands – notamment sous l’égide du social-démocrate Schröder – et nombre d’autres partenaires européens, ont su faire les réformes profondes que nous n’avons pas voulu faire.

Affaiblis économiquement, nous le sommes aussi politiquement.

Car parallèlement, en matière diplomatique, nous nous sommes alignés au fil des ans sur les positions américaines, rompant avec la ligne originale et indépendante qui était celle du général de Gaulle.

Alors que faire ?

D’abord, retrouver notre indépendance, ouvrir les yeux et jauger les situations au regard de notre intérêt national, dans un cadre européen où nous relancerons la coopération franco-allemande, sans trop se préoccuper de l’avis de chacun des autres partenaires post-Brexit…

Ensuite, nous redonner concrètement les moyens de la puissance. En effet, comment peut-on sérieusement prétendre être indépendant quand on ne fait même pas l’effort d’assurer sa propre sécurité?

Le monde entier retrouve les voies vers la puissance, s’arme et s’entraîne.

Les Chinois veulent retrouver leur puissance passée, les Iraniens entendent redonner à leur pays la place qui est la sienne depuis des millénaires, les Américains ne veulent en rien renoncer à leur suprématie, les Russes s’imposent de nouveau comme une puissance qui compte…

Et l’Europe dans tout ça ?

Comme un enfant capricieux et trop gâté, elle fait un déni de réalité.

Elle se berce dans l’illusion de la paix perpétuelle ! Autant dire que le réveil risque d’être douloureux…

Voilà pourquoi nous devons réhabiliter au plus tôt le discours de puissance.

Gardons à l’esprit que la seule façon de défendre nos valeurs, c’est de détenir la puissance, accompagnée d’une authentique volonté politique qui permette de les faire respecter.

Toujours actif et sur tous les terrains « chauds » de la planète à plus de 80 ans, que souhaiteriez-vous que l’on retienne de vos travaux ? 

D’abord, que je me suis toujours efforcé d’innover, de m’extraire des cadres traditionnels afin de balayer au plus large le champ de réflexion qui était le mien.

C’est ainsi qu’il y a plus de quarante ans, avec mon vieux complice Jean-Pierre Rageau, nous avons remis au goût du jour les atlas, en commençant par toutes sortes d’atlas d’ordre stratégique.

Aujourd’hui, tout le monde fait des atlas, mais avant nous, il n’y avait que l’atlas de Vidal de la Blache qui datait d’avant la guerre !

Ensuite j’espère qu’on se souviendra qu’en matière de géopolitique, nous avons fait du concret et redonné le goût à l’étude de terrain, tout en nous efforçant sans relâche d’élargir le champ de la réflexion dans le domaine des études stratégiques.

Ainsi, dans notre Anthologie mondiale de la stratégie [ndlr : rééditée dans la collection Bouquins, Robert Laffont, 2009], nous avons intégré toutes les traditions non-occidentales, avec par exemple une redécouverte de ce qu’avaient pensé et réalisé les Byzantins en la matière, histoire occultée au fil des siècles par l’Eglise catholique qui les détestait…

J’ai aussi essayé de faire connaître d’autres formes de pensée stratégique et politique, ainsi en rééditant le Traité du politique Artha Sastra, le plus vieux traité politique du monde [ndlr : publié en version abrégée chez Agora Pocket, 2016].

Selon la tradition, son auteur est Kautilya, autrement dit « la Ruse », un stratège indien, ministre et conseiller du roi Chandragupta, qui fonda le premier empire indien des Maurya et régna de 313 à 289 avant notre ère.

Ecrit il y a environ 2.000 ans, l’Artha-Sastra traite des mécanismes du pouvoir du point de vue administratif, économique et militaire.

Il faut garder à l’esprit que ce traité, qui pose de manière pragmatique les fondements de l’art politique et témoigne ainsi de la puissance et de l’originalité de la pensée indienne, a été écrit quinze siècles avant Machiavel !

CLESHS63-5A l’heure où l’Inde, sous l’énergique direction de son Premier ministre Narendra Modi, redevient une grande puissance avec laquelle il faut compter sur le plan géopolitique, peut-être convient-il de s’intéresser d’un peu plus près aux richesses qu’offre son corpus de pensée…

Quand Kautiliya ne cesse de mettre l’accent sur l’importance du renseignement dans l’action politique, peut-être que nos gouvernants seraient bien avisés de s’en inspirer…

A cet égard, il est bon de rappeler qu’il a fallu la victoire inattendue de Mao Zedong, en 1949, pour que L’Art de la Guerre de Sun Zi soit republié, en France d’abord en 1948, puis en anglais.

Depuis, ce traité est, à juste titre, regardé comme l’ouvrage stratégique majeur de l’Antiquité.

Quels conseils donneriez-vous à des étudiants pour les amener à la géopolitique ? 

D’abord de voyager, d’aller au contact des réalités de terrain.

Tout n’est pas dans les livres ou sur internet, loin s’en faut, apprenez ce « savoir de la peau » qui est irremplaçable, apprenez à connaître l’humain, à penser par vous-même, hors des sentiers battus, en vous extrayant de l’esprit du temps et de la pensée convenue.

Le monde est dur, souvenons-nous que ce ne sont pas les vaincus qui écrivent l’histoire. L’Europe et la France vont devoir se battre le dos au mur si elles veulent survivre.

Pour cela, il faut faire l’effort d’ouvrir les yeux et accepter de contempler le monde dans son immense complexité, ce qui implique de faire preuve de réalisme et surtout de courage.

Cette dernière vertu me paraît capitale dans le monde qui vient.

Car sans courage et sans puissance, on ne peut conserver sa liberté.

Crédit photo : coll. G. Chaliand et S. Mousset

Pour en savoir plus sur Gérard Chaliand

CLESHS63-6Né en 1934 de parents arméniens vivant en France, Gérard Chaliand fait ses études à Paris, au lycée Henri IV.

A 18 ans, anticolonialiste convaincu et actif, il commence à bourlinguer, en Algérie, en Allemagne, puis en Inde.

Passionné par l’Asie, il suit les cours de l’Ecole des langues orientales. Le goût de l’aventure l’a saisi.

Il va ainsi connaître durant quarante années la plupart des mouvements de guérilla à travers le monde : Guinée Bissau (1964 et 1966), Vietnam (1967), Colombie (1968 et 1991), Jordanie et Liban (1969-1970), Israël (1970-1975, puis 1998, 1999, 2012), Érythrée (1977 puis 1991), Kurdistan iranien (1980), Afghanistan (1980-1982 puis 2006- 2011), Salvador (1982), Pérou (1985), Philippines (1987), Sri Lanka (1987 et 1999), Birmanie (1990 et 1995),Haut-Karabagh, Azerbaïdjan, (1993 et 2000), Géorgie (1994, 2006, 2008, 2009), Cachemire (1999), Sri Lanka (1987, 1999, 2007), Irak (1999-2008, 2012-2014)…

Son appétence pour l’aventure le conduit également à participer aux expéditions maritimes de La Boudeuse auprès du capitaine Patrice Franceschi, en Insulinde et en Mer Rouge, en Amazonie brésilienne, en Polynésie, à Madagascar et en Afrique du sud.

Aujourd’hui, Gérard Chaliand apparaît sans conteste comme l’un des meilleurs spécialistes des conflits.

Tout à la fois homme d’action et de réflexion, il est respecté par ses pairs et par l’ensemble des observateurs, considéré comme un homme de terrain et un universitaire avisé. Géopoliticien de renom et historien de la guerre, docteur en Sciences politiques de l’université de Paris-V Sorbonne, Gérard Chaliand a enseigné comme maître de conférences à l’Ecole nationale d’administration (ENA) entre 1980 et 1989, puis à l’Ecole de guerre (Paris) entre 1993 et 1999.

De 1984 à 1993, il a été conseiller auprès du Centre d’analyse et de prévision du Ministère des Affaires étrangères, puis de 1997 à 2000, directeur du Centre européen d’étude des conflits, Fondation pour la recherche stratégique.

Il donne encore aujourd’hui des cours et des conférences à travers le monde.

Il est ainsi professeur invité à Harvard, Berkeley, UCLA, Montréal, Singapour, Bogota, Le Cap, Salamanque, Manchester, Sussex, Vladikavkaz (Nord Ossétie), Erbil, Suleymanieh (Irak), Tbilissi…

Sur la seule période 1969-2012, il a ainsi donné plus de 500 conférences dans des institutions stratégiques à travers le monde (Washington DC. St Andrews, Canberra, Beijing, Madrid, Tokyo, Singapour…) ainsi que dans de grandes entreprises.

Gérard Chaliand a également beaucoup publié, et nombre de ses travaux ont été traduits, notamment en anglais.

Dès les années 60, il s’est fait connaître par la qualité de ses enquêtes de terrain en zones à risques.

Ses atlas, ouvrages politiques, historiques et de stratégie militaire, font qu’il est aujourd’hui considéré comme un chercheur ayant notoirement contribué au renouveau de la géopolitique dans notre pays.

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