Juin 162016
 

Jean-François Fiorina s’entretient avec Jean-François Colosimo

Jean-François Colosimo : en matière géopolitique, on ne peut avoir une approche unilatérale des événements, sur un mode manichéen, avec d'un côté les "gentils" et de l'autre les "méchants".

Le grand concile des 14 Eglises orthodoxes qui se tient en Crète du 16 au 27 juin 2016 est vu par de nombreux observateurs comme un événement de première importance, certains n’hésitant pas à parler à son sujet de « Vatican II orthodoxe ».

Qu’en est-il au juste ? Quelle place occupe aujourd’hui l’orthodoxie dans le monde ? Quels liens entretient-elle avec la Russie ?

Historien des religions, auteur de nombreux livres et films sur les manifestations contemporaines du divin en politique, Jean-François Colosimo est sans conteste l’un des meilleurs connaisseurs du monde orthodoxe.

Aujourd’hui directeur des éditions du Cerf après avoir été président du Centre national du livre, il nous fait découvrir cet univers aussi fascinant que complexe qu’est l’orthodoxie.

Le concile orthodoxe qui s’ouvre aujourd’hui en Crète (16-27 juin) est comparé à Vatican II par nombre de commentateurs.
Non seulement parce qu’il a pour objectif de résorber les divisions entre les Eglises orthodoxes, mais encore parce que ce concile est historique.
En effet, le dernier de ce type, reconnu par l’ensemble des 14 Eglises orthodoxes, remonte à 787, donc bien avant la rupture avec Rome et l’Occident en 1054…

L’Eglise orthodoxe partage effectivement avec l’Eglise catholique les sept premiers conciles – dits oecuméniques – qui ont eu lieu entre 325 et 787.

Ceux-ci ont fixé la doctrine chrétienne sur un modèle très simple. L’empire avait une religion, civile, fondée sur le culte de son unité politique.

Après avoir cherché à éradiquer le christianisme, l’empire se convertit. Or, si Rome a déjà un rôle éminent, il existe à cette époque d’autres pôles ecclésiastiques importants : Antioche, Alexandrie, Jérusalem et bien sûr Constantinople.

Les chrétiens s’en trouvent divisés sur l’expression de leur foi. Le pouvoir temporel suscite en réaction cette forme à vocation universelle qu’est le concile général, en réunissant le plus grand nombre d’évêques de ses territoires dans ce qui est une préfiguration de la mondialisation.

Les conciles oecuméniques sont donc des conciles impériaux, ayant pour but de fixer des cadres de pensée et d’action. Si l’orthodoxie n’a plus voulu tenir de concile dit oecuménique, c’est d’abord parce que ce cadre initial a disparu.

Mais elle a cependant connu une activité conciliaire significative, qui s’est perpétuée sous les Byzantins, les Ottomans, les Tsars.

Ainsi, en 1917, se tient en Russie un concile d’inspiration progressiste, annonçant Vatican II. Ce moment de renouveau dans l’Eglise orthodoxe va être anéanti par la révolution bolchevik.

La chape de plomb communiste va s’étendre encore davantage à la fin de la Seconde guerre mondiale, englobant les pays d’Europe de l’Est où se trouvent nombre d’Eglises de tradition orthodoxe.

Ce sont des Eglises martyres, dont la liberté de parole n’est plus assurée.

Tout bascule avec l’effondrement du bloc de l’Est à l’aube des années 1990.

Dès sa prise de fonction en 1991, Bartholomée Ier, le patriarche de Constantinople et primat de l’orthodoxie, prend l’initiative de rassembler autour de lui les chefs des 14 Eglises autocéphales, à l’occasion de plusieurs sommets.

Cette période de l’après communisme est un moment de transition délicat à gérer. Car ces Eglises, qui sortent des catacombes, doivent accomplir leur retour sur la scène de l’histoire au sein de pays traumatisés par l’expérience totalitaire.

Il leur faut s’acclimater d’emblée à la globalisation. Comprendre le monde orthodoxe exige de bien mesurer la nature du drame qu’a vécu l’Eglise de Russie entre 1917 et 1991, donc sur trois générations.

Rien qu’entre 1917 et 1941, (année où Staline restaure le patriarcat de Moscou pour qu’il en appelle à la Grande guerre patriotique contre l’Allemagne), 600 évêques, 40.000 prêtres, 120.000 moines et moniales ont péri dans les camps, 75.000 lieux de culte ont été détruits.

L’Eglise orthodoxe russe a, entre ces deux dates, donné plus de martyrs que toutes les Eglises chrétiennes au cours de deux millénaires.

Et si l’on élargit le spectre d’étude au-delà de la seule sphère russe et à l’ensemble du XXème siècle, force est de constater que l’orthodoxie et le bouddhisme ont été les deux religions qui en sont sorties avec moins de territoires dans l’absolu et moins de populations au pro rata de l’expansion démographique qu’elles n’y étaient entrées !

Le premier génocide moderne, ce sont les Arméniens en 1915 ; la première purification ethnique, celle des Grecs d’Asie mineure en 1923.

Si j’évoque ces faits, c’est simplement pour rappeler dans quelle disposition d’esprit se trouvent l’Orient chrétien au sortir de l’ère des camps et des charniers.

On fait souvent le reproche à l’orthodoxie d’être fragmentée en de multiples Eglises… 

Pour bien saisir la nature de ces évolutions géopolitiques, souvenons-nous qu’au début du XIXème siècle, la situation de l’orthodoxie est simple : elle est soumise au joug de l’empire ottoman ou de l’emprise tsariste.

A partir de 1820, sous l’effet du romantisme et de ce que l’on a appelé le réveil des peuples, les populations orthodoxes des Balkans, en Grèce, en Bulgarie, en Serbie, entament des guerres de révolution nationale. Alors qu’ils ont jusqu’alors vécu dans un cadre impérial (qu’il ait été romain, byzantin, arabe, ottoman ou russe), ces peuples cherchent, sous l’influence de l’Europe des Lumières, à se constituer en Etats-nations.

Sur le modèle de la Réforme, en même temps que l’on se dote d’un Etat, on se dote aussi d’une Eglise, d’autant plus aisément que l’on cherche à sortir de la domination de la Sublime Porte !

Prendre sa liberté politique à l’égard des Turcs conduit aussi à prendre sa liberté religieuse. Le côté nationaliste qui s’attache aux Eglises orthodoxes est somme toute un phénomène récent, relevant de l’adaptation d’un modèle occidental à l’orthodoxie, avec une hybridation calamiteuse.

Néanmoins, en 1872, on observe une réaction théologique importante. L’ensemble des patriarcats orientaux (Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem) condamne « l’ethnophilétisme » – la confusion entre le politique et le religieux, l’assimilation de l’Eglise à la nation – comme l’hérésie majeure du monde moderne.

Malgré cette diffraction, l’orthodoxie ne peut être réduite à un ensemble d’Eglises nationales, certaines d’entre elles couvrant de vastes régions continentales.

Le patriarcat de Moscou, par exemple, est d’ordre supranational. De fait, il reste la seule réalité post-soviétique qui couvre la totalité de l’ex-URSS, laquelle fut l’extension maximale de l’empire russe.

Le patriarcat de Moscou exerce son autorité sur la fédération de Russie, sur la Biélorussie, sur l’Ukraine, le Kazakhstan, etc. sans oublier bien sûr les Républiques d’Asie centrale ou les Pays Baltes !

Pour en revenir à l’actualité et à ce concile de juin 2016, que peut-on en attendre ?

Il ne faut pas en attendre plus que de raison. D’autant qu’on a cherché à régler les choses a minima. Les déclarations ont été arrêtées au préalable, à l’unanimité. Les délégations sont par Eglise.

Or, en raison des vagues migratoires, certaines d’entre elles sont territorialement décentrées.

La politique d’éviction des Grecs menée tout au long du XXème siècle fait que si l’on comptait environ un tiers de chrétiens en 1900 sur le territoire actuel de la Turquie, on en compte moins de 1% de nos jours, phénomène qui est moins imputable à l’islam qu’au nationalisme européen à la mode kémaliste.

Pareillement, le patriarcat d’Antioche compte aujourd’hui davantage de fidèles en Amérique du nord et Amérique latine qu’au Liban ou en Syrie. Avec l’afflux des Roumains, l’orthodoxie est devenue la deuxième religion d’Italie. Quid du devenir de ces diverses « diasporas » ?

Le Concile constatera plus qu’il ne réglera les bouleversements géopolitiques qui affectent en profondeur l’univers orthodoxe.

L’incertitude qui plane sur sa tenue est de savoir si toutes les Eglises y viendront et si Moscou particulièrement ne voudra pas démontrer sa puissance par son absence.

Or, précisément, il s’agit de tenir un concile de proclamation qui vise à démontrer l’unité de l’orthodoxie et non d’un concile de débats. En ce sens, ce ne sera pas Vatican II.

Pour autant, l’unité de l’orthodoxie existe hors cette représentation institutionnelle et en dépit de ces fractures nationales ou linguistiques.

C’est une unité de foi, perceptible dans l’unité du dogme, de la liturgie, de la spiritualité, de la diffusion de l’Évangile et de sa réception. L’orthodoxie, c’est aussi une bibliothèque, une pensée, une vision.

Et une anthropologie. Bref, pour répondre à votre question, je dirais que ce concile ne construit pas l’unité de l’orthodoxie, mais qu’il la manifeste.

Justement, existe-t-il une géopolitique de l’orthodoxie ? 

Il existe un monde orthodoxe en propre avec son imaginaire, son histoire et ses valeurs.

Si l’on replace les faits en perspective, une rupture majeure advient à la fin de l’empire romain d’Occident, qui s’écroule sous les coups de boutoirs des invasions germaniques au Vème siècle.

Constantinople demeure alors le pôle de rayonnement de la nouvelle chrétienté. Sur le flanc ouest du continent, il faut attendre Charlemagne et les Carolingiens pour voir ressurgir une nouvelle réalité impériale à l’aube du IXème siècle.

Durant tout ce temps, Byzance se voit comme la Rome authentique, celle qui a survécu, perpétué la tradition et porté le flambeau.

Et Byzance se juge plus légitime comme héritière de la romanité que les Carolingiens, qu’elle perçoit davantage comme des « latino-barbares » et qui manifestent une rivalité hostile.

On observe en ces siècles une translation de l’idée d’empire qui a pour acmé le Sac de Constantinople par les Croisés en 1204.

Dans les faits, on observe une vraie ligne de fracture géopolitique concernant la division entre les mondes latin et grec, ligne dont on voit encore les effets se faire sentir aujourd’hui.

Missionnaires francs et byzantins se retrouvent en compétition pour convertir cette nouvelle Europe que représentent le nord et l’est du continent.

Avec pour ligne de partage une frontière invisible qui court de Riga à Split, des pays baltes à la Croatie, de la mer Baltique à l’Adriatique.

Cette ligne a perduré jusqu’à présent et explique bien des conflits contemporains. Elle correspond à des zones d’influence géopolitique.

Elle sépare les Croates catholiques – alphabet latin – et les Serbes orthodoxes – alphabet cyrillique – par exemple.

C’est en suivant cette ligne que l’on peut comprendre le dilemme à vivre ensemble des Tchèques (plutôt de tradition catholique) et des Slovaques (plutôt de tradition orthodoxe).

Comprendre les divisions internes à l’Ukraine exige de garder là aussi en mémoire cette ligne car elle coupe le pays en son milieu.

C’est aussi sur cette ligne que se sont affrontés tous les empires centraux, avec des transferts confessionnels de populations qui ont été très sévères.

Hitler et Staline n’ont pas échappé à la règle… Cette ligne départage deux visions de l’héritage romain. Nous autres occidentaux, sommes convaincus que l’axe Athènes-Jérusalem-Rome aboutit à Aix-la-Chapelle, puis à Bruxelles et à l’actuelle civilisation des droits de l’homme, forme sécularisée de l’Evangile. Mais de l’autre côté, les peuples sont également convaincus que l’axe Athènes-Jérusalem-Rome aboutit à Constantinople, la nouvelle Rome, puis à Moscou, la troisième Rome.

Cette ligne de fracture entre deux formes de christianisme a donc bel et bien eu des conséquences géopolitiques majeures.

Mais attention, cette ligne ne se traduit pas par un phénomène de blocs ou d’alliances systématiques.

Quid de la place de la Russie sur cet échiquier géopolitique ? 

Nous voyons en Occident la Russie comme une puissance agressive, mais elle se voit, elle, comme une puissance agressée.

N’oublions pas que dans le processus de dissolution de l’ex-URSS et l’unification des deux Allemagnes, le pacte entre Gorbatchev, Kohl, les autorités américaine et française de l’époque, c’était que l’OTAN ne progresserait pas à l’est.

Or, après 1989, la Russie est restée dans la représentation stratégique américaine comme l’ennemi à dissoudre définitivement. En dépit des promesses faites, on a vu se multiplier les Etats-tampons entre l’Allemagne et la Russie, pays qui sont peu à peu passés dans l’orbite de l’OTAN.

Dans le même temps, sous Eltsine en particulier, les Russes ont vu l’avènement de la démocratie comme l’invasion du pire de l’Occident : le chaos, la corruption, l’insécurité.

L’adhésion à Poutine a donc consisté en une revanche sur l’humiliation subie alors. C’est une erreur du bloc américano-européen d’avoir cru pouvoir traiter la Russie comme une puissance finie, de seconde zone.

Il ne s’agit nullement de défendre la politique du Kremlin, mais en matière géopolitique, on ne peut avoir une approche unilatérale des événements, sur un mode quasiment manichéen, avec d’un côté les « gentils » et de l’autre les « méchants ».

Là aussi, un rappel historique. Lorsqu’en 1989 tombe le Mur de Berlin, la Russie va reculer jusqu’à ses frontières du temps de Catherine la Grande.

La Russie que nous connaissons depuis est la plus petite depuis le XVIIIème siècle. La Russie des années 1990 est en position de faiblesse.

Elle connaît tout à la fois un désastre humain, politique, écologique, une mortalité importante, une absence d’Etat…

S’il est vrai qu’elle dévisse sur la scène internationale, la Russie peut néanmoins se reposer sur deux pôles qui apparaissent comme structurants en cette période de tension extrême : l’Eglise, exsangue, et le KGB, noyau dur de l’ancien appareil.

Pour bien comprendre la nature des mutations à l’oeuvre en ce temps, il faut se souvenir que la Russie en tant que telle n’existait plus. L’URSS était un pur concept.

C’était d’ailleurs la seule entité au monde qui ne se rattachait pas à un substantif géographique. Si Jean-Paul II était né dans une Pologne qui était libre, d’avant le communisme, la Russie, elle, était dans une configuration différente.

Qui pouvait témoigner du monde d’avant, disparu en 1917 ?

Dans cette période de crise profonde des années 1990, les Russes redécouvrent l’Eglise, qui se trouve investie d’un pouvoir historique et moral.

Elle s’impose, elle est incontournable. Or chacun sait que l’on construit un pays bien davantage sur du symbolique que sur des statistiques…

Bien sûr, rien de cela ne se passe aussi facilement qu’on pourrait le croire. Il va ainsi falloir une bonne douzaine d’années pour que le patriarcat récupère officiellement les aumôneries militaires.

Pour autant, à la tête de l’Etat, il existe bien une volonté d’utiliser l’orthodoxie comme un ciment patriotique, pour renouer avec un passé rompu.

Ce que Poutine va donc tenter de faire de manière, il est vrai, éloignée de notre modèle sécularisé et libéral.

On est là dans une configuration qui, somme toute, est proche de la religion civile que tâcha d’instaurer notre IIIème République.

Poutine entend également utiliser le levier orthodoxe à l’échelle internationale. Car c’est l’Eglise qui, dans le monde orthodoxe, sert de réseau culturel.

Un Russe, un Grec, un Serbe qui arrive à Paris ne se rend pas d’abord à son consulat ou son ambassade mais à la paroisse pour retrouver les siens.

Sur le plan géopolitique, la ligne suivie par la Russie est simple et constante : se désenclaver pour accéder aux mers chaudes, avec pour verrou la Crimée, en prenant notamment appui sur les chrétiens d’Orient comme relais d’influence.

Historiquement, on doit noter que les chrétiens du Levant étaient plutôt de tendance progressiste, voire communiste.

Le fondateur du parti Baas en Syrie, Michel Aflak, était orthodoxe, tout comme nombre de dirigeants Palestiniens. Dans un monde musulman ultra-conservateur, les chrétiens restent un vecteur de progrès. Poutine continue donc sur cette voie, menant la politique constante de la Russie.

D’où son action en Syrie, en Ukraine, en Crimée. Il a, en outre, très bien vu la faiblesse et surtout l’incohérence de la politique suivie par les Européens.

En guise de conclusion, quid des relations entre la Russie et la France ? 

La Russie n’a pas modifié sa politique étrangère, laquelle a le mérite de la cohérence. La France, non. Elle s’est alignée sur les puissances sunnites qui nourrissent l’islamisme : Arabie Saoudite,Qatar, Emirats, Turquie…

De fait, la France a remplacé l’Angleterre auprès des Américains, s’imposant comme leur meilleur support dans leur politique de la canonnière.

Le logiciel du Quai d’Orsay a été changé. D’où nos errements en politique internationale. Car il était proprement absurde de penser que l’on allait régler la question du Proche-Orient sans la Russie, qui y a toujours joué un rôle-clé, et sans l’Iran, les deux puissances à même en réalité de stopper Daech.

De plus, pour Poutine, c’est l’Allemagne et non la France qui compte prioritairement. D’ailleurs, globalement, Poutine pense à la Russie, pas à l’Europe.

Il n’est ni à diaboliser, ni à sanctifier. Il est simplement un animal politique à sang-froid, qui sait parfaitement exploiter les faiblesses de ses adversaires et qui n’oublie jamais que la géopolitique, ce sont d’abord des rapports de force.

A propos de Jean-François Colosimo

Né en 1960 à Avignon, Jean-François Colosimo fait d’abord ses premières lettres chez les Jésuites, puis suit, entre 1978 et 1988, des études de philosophie, de théologie, d’histoire et de science des religions.

A Paris, à la Sorbonne, sous l’aimable férule de celui qu’il considère comme son maître, Pierre Boutang, et à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. Mais également à l’université Aristote de Thessalonique, en Grèce, et à l’Institut Saint-Vladimir de New York, aux Etats-Unis.

Sa passion pour les religions n’est pas qu’intellectuelle. A vingt ans, il épouse la foi du christianisme orthodoxe, notamment lors de séjours qu’il effectue dans les monastères du Mont Athos et du Mont Sinaï.

Fin connaisseur du monde orthodoxe, membre de l’Institut européen en sciences des religions et de l’Observatoire Pharos, Jean-François Colosimo devient maître de conférences à l’Institut de théologie orthodoxe Saint Serge de Paris où il enseigne la patrologie et la théologie byzantine et dont il est élu président en 2015.

Parallèlement, Jean-François Colosimo exerce de nombreuses responsabilités en matière éditoriale.

Il a été conseiller littéraire chez Stock, directeur littéraire de Lattès, directeur éditorial chez Odile Jacob, puis à la Table Ronde, et directeur général de CNRS éditions.

Après avoir été président du Centre national du livre de 2010 à 2013, le voici directeur général des éditions du Cerf, s’imposant ainsi comme le premier laïc à la tête de cette célèbre maison d’édition, fondée par les Dominicains et spécialisée dans l’étude des religions.

Sa signature apparaît également dans de nombreux médias comme La Vie, le Monde des Religions, le Figaro, France-Culture, Radio Notre-Dame

Il a en outre participé à diverses commissions portant sur les affaires politiques, religieuses et culturelles.

Jean-François Colosimo est l’auteur de plusieurs essais dont notamment Le Jour de la Colère de Dieu (J-C Lattès, 2000), Le Silence des Anges (Desclée de Brouwer, 2002), et chez Fayard, Dieu est Américain (2006), L’Apocalypse russe (2008), Le Paradoxe persan (2009), Les hommes en trop : la malédiction des chrétiens d’Orient (2014).

Il a également dirigé Vingt siècles d’art, la Bible de Jérusalem illustrée (Le Cerf/Réunion des Musées nationaux, 2009).

Jean-François Colosimo compte également à son palmarès une filmographie non-négligeable de documentaires comme Le Silence des Anges (Artline/Arte, 1999), Les Cités de Dieu, Washington, Rome, Moscou, Jérusalem (Artline/France 3, 2000), Le Temps des Juges (Artline/France 3, 2003), Trois chrétiens face à l’histoire (CFRT/France 2, 2006), Iran, une puissance dévoilée (Artline/Arte, 2008), Adieu Camarades, la fin de l’URSS (Artline/Arte, 2011)