Juil 092015
 

Jean-François Fiorina s’entretient avec Denis Tillinac

Ecrivain, journaliste, proche du Président Chirac dont il fut le représentant personnel au Conseil permanent de la Francophonie, Denis Tillinac est un mousquetaire des temps modernes, au franc-parler, volontiers à contre-courant des idées en vogue et amoureux inconditionnel de la France. 

Denis Tillinac : aimer la France, c'est évoquer un rapport charnel, c'est se replacer dans la perspective de quinze siècles d'histoire et de passions qui ont façonné un patrimoine unique au monde.

Attaché à la personne et à l’oeuvre du général de Gaulle, il plaide dans son sillage pour une géopolitique réaliste.

A ses yeux, relever les défis à venir et continuer de nous ouvrir à l’universel implique d’abord que nous sachions nous réconcilier avec nous-mêmes, retrouver nos racines, notre manière si particulière de regarder le monde et d’y vivre.

Pour Denis Tillinac, on peut aller n’importe où quand on sait d’où l’on vient.

Vous êtes l’auteur d’un Dictionnaire amoureux de la France (Plon, 2008) qui a connu un beau succès. A la veille du 14 juillet, comment voyez-vous la France en un temps où beaucoup s’interrogent sur son devenir ? Croyez-vous, comme certains de nos concitoyens, qu’elle soit menacée dans son identité comme dans sa cohésion ? 

Le 14 juillet est la Fête nationale, la fête de la République. Lorsque l’on évoque la France, je crois qu’il faut aller plus loin que la perception de ce qu’elle est en tant qu’Etat ou nation.

Pour la comprendre et l’aimer, il faut s’efforcer d’en saisir l’essence dans la perspective du temps long. Je ne crains pas de dire que j’entretiens avec la France une relation amoureuse.

A mes yeux, aimer la France, c’est avant tout évoquer un rapport charnel, c’est se replacer dans la perspective de quinze siècles d’histoire et de passions. Ces siècles ont façonné un patrimoine spirituel, paysager, gastronomique, littéraire, architectural… unique au monde, qui a sa spécificité, sa grandeur, un patrimoine auquel je suis viscéralement attaché.

La France, c’est aussi un rapport au langage et à la sociabilité, une certaine conception des relations masculin-féminin, une identité propre comme a si bien su la définir l’historien Fernand Braudel.

C’est aussi une construction en étoile autour d’un Etat centralisé par la monarchie à Paris, un Etat tout à la fois sur-légitimé et objet d’une certaine détestation. La France, c’est également l’histoire des plus hautes spiritualités occidentales, Cluny, puis Cîteaux…

La grande réforme spirituelle et économique élaborée par le Moyen-Âge a commencé en France, tout comme plus tard, au XVIIe siècle, les grands débats théologiques à l’instar du jansénisme.

En même temps, la France est le pays par excellence de l’épicurisme, de Rabelais et des joies de la table.

Notre pays, c’est un tour d’esprit, un style d’humour, une haute conception de la féminité, une approche raffinée de la sociabilité, une Ville-lumière et aussi une infinie diversité de pays et terroirs avec chacun leur richesse et leur histoire…

Bref, on n’en finirait pas de recenser toutes les ambivalences qu’offre la France.

Cette architectonique aussi riche que complexe, le Français peut en être légitimement fier, et c’est peut-être aussi parfois la cause d’une certaine arrogance, une prédisposition à s’ouvrir à l’universel, et ce depuis Charlemagne.

Or, aujourd’hui, ce pays de haute mémoire voit indéniablement son identité être menacée. Il y a d’abord une faille depuis 40 ans dans le système éducatif, qui a donné naissance à des générations où l’on compte nombre d’individus immatures et voraces, vivant dans l’immédiateté, l’individualisme exacerbé et le consumérisme, sans culture humaniste, coupés de ce socle immémorial que j’évoquais plus haut, cet héritage porté par les religieux sous l’Ancien régime puis repris par les Hussards noirs de la République.

Il est également menacé dans sa cohésion par des flux migratoires incontrôlés. Bien sûr, il existe des pays d’immigration comme le Canada, le Brésil, les Etats-Unis, l’Australie…

La France, elle, est plutôt un pays de sédentaires où des étrangers, au fil des siècles, sont devenus des Français par la « broyeuse » de l’assimilation. Or ce processus d’assimilation ne fonctionne plus.

Et la France, par nature, ne peut se résigner au multiculturalisme. Elle n’est en aucun cas une zone indifférenciée où des êtres hors sol viendraient ainsi se poser par pur hasard. Si cette tendance devait se confirmer, alors la France deviendrait une autre entité mais ne serait plus la France…

La France est également menacée par l’Union européenne et les fantasmes régionalistes, fruits de comparaisons indues avec le fédéralisme allemand ou américain.

Nos histoires et nos traditions sont différentes, les « logiciels » – si j’ose dire – qui ont permis la constitution de nos pays respectifs ne sont pas identiques. Donc, si l’on se situe dans le temps long, on voit bien aujourd’hui que la France doit se poser lucidement des questions-clés sur son devenir, au risque de disparaître.

Qu’est-ce qui fait, selon vous, la spécificité de la France dans l’Europe et le monde ? Quelle est sa place et son rôle géopolitique ? 

La France celte de nos origines occupe une position géographique tout à fait privilégiée, admirablement située à la confluence de plusieurs mondes, méditerranéen, germanique et anglo-saxon, avec lesquels elle a tissé des liens étroits au fil des siècles. N’oublions jamais que plus d’un tiers des mots anglais viennent du français.

A la cour d’Angleterre, on a parlé français jusqu’à Elisabeth Ier, la Tour de Londres a été construite avec des pierres de Caen… La longue séquence de conflits avec la germanité, le Saint Empire Romain Germanique, puis l’Allemagne, est par bonheur aujourd’hui terminée. Même si subsiste l’obstacle de la langue, nous sommes aujourd’hui les meilleurs amis du monde.

L’Italie a également beaucoup compté dans notre culture, tout comme le Benelux d’ailleurs. Le drame me paraît être plutôt aujourd’hui l’enfermement de la France dans une Union européenne pléthorique où elle n’a plus sa liberté de penser et d’agir.

L’Union européenne, comme elle apparaît aujourd’hui, est un carcan pour tout le monde et pose à l’évidence plus de problèmes qu’elle n’en résout, notamment en matière géopolitique.

Personne n’attend la même chose de l’Europe. D’où de terribles ambiguïtés et d’innombrables impasses. Il suffit de voir l’imbroglio ukrainien pour se rendre compte de l’absurdité de la situation…

On doit d’ailleurs noter que les grands projets européens qui ont abouti sont le fait, non de l’Union européenne, mais de collaborations étroites et intelligentes entre Etats, Airbus en est un exemple éclatant. De fait, si je me montre critique à l’endroit de l’Union européenne, je reconnais cependant qu’avec l’Europe, nous avons un héritage culturel commun.

Je sais et mesure toute la grandeur de Goethe, de Cervantès, de Mozart, de Shakespeare, et me sens naturellement leur héritier. J’adore vagabonder en Italie ou en Hongrie, j’apprécie les identités de ces pays – n’oublions jamais que c’est l’altérité qui construit le désir – ce n’est pas pour autant à mon sens qu’il existe un « patriotisme européen ».

Or, comme je vous le disais au début de cet entretien, c’est un attachement véritablement charnel qui me lie à ma patrie.

Alors quelle est aujourd’hui la place de la France dans le monde ? Nous n’avons certes plus une position de premier plan. Cela est d’autant plus difficile à admettre pour nous autres Français, que notre pays a joué dans les siècles passés un grand rôle dans l’histoire des relations internationales.

Et ce jusqu’au général de Gaulle, qui a su donner une vraie politique étrangère à notre pays, sous-tendue par une volonté sans faille et une authentique vision. Mais gardons-nous de sombrer dans l’autodénigrement.

Nous disposons encore d’atouts non-négligeables, par exemple en matière de recherche ou de formation dans des écoles d’ingénieurs dont l’excellence est reconnue dans le monde entier.

Notre pays est une référence dans des secteurs forts comme l’agro-alimentaire, l’aéronautique, le nucléaire, le traitement des eaux, la pharmacie, le luxe, le développement durable, les travaux publics…

Et les géants du CAC 40 comptent sur l’échiquier économique mondial. Nous sommes la première destination touristique du monde, notre patrimoine est reconnu et fascine à travers la planète entière.

Nous bénéficions d’une excellente aura, d’une attractivité évidente. Mais nous devons prendre garde à ne pas gâcher ces atouts précieux sur le plan géopolitique par nos travers coutumiers, comme une bureaucratie lourde et dévorante, des grèves à répétition, une fiscalité aberrante…

Vous avez été le représentant personnel de Jacques Chirac au Conseil permanent de la Francophonie de 1995 à 1998. Qu’est-ce à vos yeux que la francophonie ? Comment voyez-vous son avenir ? 

Une précision avant de vous répondre : Jacques Chirac est un ami de très longue date, je lui ai volontiers donné des conseils à titre personnel. Je n’ai jamais voulu faire de politique, mais il est vrai que la francophonie m’a toujours passionné.

Cette proximité et cette confiance mutuelle établie avec Jacques Chirac m’ont permis, lorsqu’il a occupé la fonction suprême, de lui proposer de relancer une initiative qui était suggérée depuis longtemps dans les instances francophones – notamment par le président Bongo – à savoir faire de la francophonie une entité politique sur la scène internationale.

Beaucoup d’institutions multilatérales faisaient doublon, il fallait donc fédérer les énergies et mettre à la tête du dispositif un secrétaire général de haut niveau. C’est ainsi qu’en 1997, Boutros Boutros-Ghali a pris la direction de ce nouvel édifice institutionnel et a exercé jusqu’en 2002 la fonction de Secrétaire général de la francophonie, charge qui fut ensuite reprise de 2003 à 2014 par un autre homme remarquable, Abdou Diouf, ancien président du Sénégal [ndlr : sur ces questions, voir le site www.francophonie.org/].

En une époque de communication tous azimuts, il me semble qu’une langue est en soi un vecteur de puissance politique, économique et culturelle. Les Américains l’ont bien compris et depuis longtemps, puisque dans toutes les instances où il y a des échanges – les congrès, les colloques, les séminaires de recherche… – ceux-ci se font en anglais.

Bien évidemment, il est indispensable de parler anglais pour travailler, échanger ou faire des affaires. Mais ne perdons jamais de vue que notre langue définit un certain rapport au réel. Le constat que nous devons faire, c’est qu’il existe un espace francophone qui a le mérite d’exister sur les cinq continents – même si c’est souvent dans des pays économiquement pauvres.

J’aurais rêvé d’un énorme plan Marshall sur l’éducation dans l’espace francophone, qui aurait assuré la montée en puissance progressive d’une élite stable parlant français.

Or, en dépit de la bonne volonté et du soutien d’hommes venant d’horizons politiques différents, comme Jacques Chirac ou Hubert Védrine, nous n’avons pas réussi à susciter un réel élan moteur chez les dirigeants français en faveur de la francophonie, notamment parce que nous sommes enfermés dans une relation avec l’Europe qui nous déconnecte des réalités du monde et nous fait perdre de vue nos propres intérêts.

Vous avez souvent la dent dure contre certaines élites parisiennes dont vous estimez qu’elles sont déconnectées du réel. Pensez-vous qu’il faille – notamment dans le domaine géopolitique – faire preuve de davantage de réalisme ? 

Bien évidemment. Il est grand temps d’ouvrir les yeux sur les réalités du monde et de faire preuve de réalisme. Je remarque que trop souvent, les responsables français jugent les autres régimes à l’aune de leur seul regard occidental.

Or il faut bien comprendre que les pays d’Afrique francophone, ou encore le Vietnam dans l’aire asiatique (où la francophonie certes est faible aujourd’hui, mais où la francophilie reste forte), ont leurs règles propres de fonctionnement et qu’il est pour le moins présomptueux de vouloir à tout prix les juger selon nos critères, qui sont d’ailleurs maintenant souvent des critères inspirés par les Anglo-saxons.

Cessons de vouloir donner des leçons de démocratie à l’anglo-saxonne à la Terre entière, nous sommes d’ailleurs plutôt mal placés pour le faire ! La réalité est plus complexe et nous devrions parfois faire preuve tout à la fois de plus d’humilité et d’un peu de réalisme.

A cet égard, je voudrais rappeler que le général de Gaulle considérait à juste titre que l’on doit avoir des relations d’Etat à Etat, indépendamment des jugements d’ordre moral que l’on porte sur des sociétés très différentes des nôtres.

Si nous voulons appliquer nos critères moraux de façon stricte à tous nos partenaires, il est patent que nous allons très vite aller droit dans le mur, et dès lors, les Américains seront ravis de prendre les places que nous aurons ainsi laissées vacantes.

Souvenons-nous de l’attitude pragmatique qui fut celle du général de Gaulle à l’égard de l’ex-URSS. De Gaulle était très anticommuniste, il savait à quoi s’en tenir sur la nature dictatoriale et policière du régime. Mais il voulait équilibrer sa vision et sa pratique géopolitique en entretenant avec l’URSS des relations d’Etat à Etat.

D’ailleurs, il disait avec beaucoup de clairvoyance que le communisme allait disparaître mais que la Russie, elle, ne disparaîtrait pas. Pour preuve, aujourd’hui, on voit Poutine mettre en avant son patriotisme avec à ses côtés, le soutien total de l’Eglise orthodoxe…

En revenir à une perception juste du réel implique que nous soyons capables de prendre en compte les éléments d’ordre épistémologique. A y regarder de près, l’histoire politique se révèle être un épiphénomène et les événements qui s’offrent à nous ne sont que des révélateurs d’un jeu plus complexe et plus profond.

A mon sens, on recense deux moteurs majeurs à l’oeuvre dans l’histoire, à savoir l’innovation technologique et les changements d’ordre épistémologique, qui interagissent entre eux d’ailleurs. Les techniques évoluent en même temps qu’évolue le regard que l’on porte sur le monde et qu’évolue également le sens des mots et le contenu des concepts.

La sphère de la géopolitique est bien évidemment concernée au premier chef par ces mutations. Les grilles de décryptage du monde sont en perpétuelle évolution, influencées tout à la fois par la mutation des technologies et l’évolution des idées, des perceptions et des raisonnements. En vérité, peu de politiques sont capables de créer.

La plupart d’entre eux se contentent d’accompagner les mouvements et s’interdisent – souvent par paresse ou encore par manque de courage intellectuel – de regarder le monde autrement qu’à travers le logiciel de décodage qu’on leur a enseigné dans les grandes écoles, l’ENA en particulier.

En conclusion, que diriez-vous à de jeunes étudiants pour les convaincre de s’intéresser tout à la fois à la géopolitique et à la francophonie ? 

Avant tout, je leur conseillerais d’approfondir sans relâche leur culture générale et de bien connaître l’histoire de leur pays.

Il faut se sentir bien dans sa peau de Français pour apprécier au mieux les richesses du monde et embrasser l’universel avec intelligence et bonheur.

Faites remonter en vous la sève de votre pays, connaissez-en les racines les plus profondes, efforcez-vous d’en saisir l’intime logique avant de partir à la découverte du monde. Il faut construire sa maison intérieure avant que de s’investir au loin.

C’est en renouant avec nos fondamentaux que nous pourrons, tout en revendiquant notre identité de Français, relever les défis à venir de l’universel. Regardez les Russes ou les Chinois, ils ne s’y trompent pas, eux qui s’appuient sur leurs traditions, leur héritage culturel et spirituel sans complexe et même fièrement.

Ils savent que c’est en assumant lucidement ce socle qu’ils peuvent espérer relever avec succès les épreuves à venir. Se familiariser avec la géopolitique permet ainsi de réapprendre à penser sur le temps long. Il est inutile de surinformer en ayant en permanence le nez collé à l’actualité, sans savoir prendre de la distance, de la hauteur.

Je leur dirais aussi qu’ils ne doivent pas avoir de complexe avec leur passé et qu’il leur faut au contraire accepter et assumer l’histoire de France dans sa globalité. Il faut en finir avec les repentances à répétition qui prétendent lire le passé à l’aune des morales contemporaines, et à l’inverse, faire un effort pour nous élever, retrouver une vision large et puissante de notre destinée.

Ce n’est pas pour rien que la France fascine le monde entier ! Nous devons ainsi nous réconcilier avec nous-mêmes, retrouver nos racines et notre être-propre, notre manière si particulière de regarder le monde et d’y vivre.

C’est ainsi que nous nous mettrons en capacité de relever les défis à venir. Souvenons-nous que l’on peut aller n’importe où quand on sait d’où l’on vient…

 

A propos de Denis Tillinac


« France : de ce nom de pays d’origine germanique, nous avons fait un prénom féminin. Avec une majuscule, le mot Franc est viril en diable comme nos premiers rois. Tribu guerrière. Sans majuscule, le franc s’oppose au sournois. C’était aussi notre monnaie. Tout change par la magie de cette voyelle « e » qui affine, pacifie, spiritualise et met du velouté. »

Ainsi s’ouvre l’article France du Dictionnaire amoureux de la France. Tout à la fois visionnaire et poète, Denis Tillinac y peint notre pays, enraciné dans une histoire en perpétuel devenir.

Tout l’homme est là. Car s’il est né à Paris en 1947, Denis Tillinac se revendique Corrézien. Après une formation à l’Institut d’études politiques de Bordeaux, il embrasse la voie du journalisme et entre au quotidien régional La Montagne.

Il laboure alors l’actualité locale avec passion, et publie dès 1984 Spleen en Corrèze, témoignage du lien étroit qui l’unit à ce territoire.

C’est là que Denis Tillinac fait connaissance avec un certain Jacques Chirac qui partage avec lui cette secrète tendresse pour la France rurale. Cette amitié entre les deux hommes ne sera jamais prise en défaut et perdurera quand le second sera élu Président de la République.

C’est ainsi que Denis Tillinac deviendra le représentant personnel de Jacques Chirac au Conseil permanent de la Francophonie de 1995 à 1998.

Cet enracinement dans la terre de France se manifeste aussi chez Denis Tillinac par son adhésion à la Ligue nationale de rugby et à l’Académie catholique de France. Un attachement au pays nullement exclusif puisque l’homme est également membre de l’Institut Thomas More, qui prône « une Europe fière de ses racines et sûre de ses cultures ».

A l’amour de la terre, Denis Tillinac ajoute la passion des belles lettres. Au-delà de ses chroniques journalistiques – La Dépêche du Midi, Le Figaro Madame, Valeurs actuelles, Marianne… mais aussi de nombreuses émissions radios ou télés – Denis Tillinac dirige la maison d’édition de la Table Ronde de 1992 à 2007.

L’homme aime aller à contre-courant en s’affichant comme un « réac ». Pour preuve, les prix littéraires qu’il reçoit : Prix de la Table ronde française en 1982, Prix Roger Nimier en 1983, Prix Kléber-Haedens en 1987, Prix Jacques Chardonne en 1990, Prix du roman populiste et Grand prix de littérature sportive en 1993, Prix Paul Léautaud en 1999…

Il suffit de recenser les titres de quelques-uns de ses ouvrages les plus connus pour comprendre son attachement « gaullien » à la terre de France : Du bonheur d’être réac (Equateurs, 2014), Considérations inactuelles (Plon, 2012), Dictionnaire amoureux du catholicisme (Plon, 2011), Rue Corneille (La Table Ronde, 2009), Dictionnaire amoureux de la France (Plon, 2008), Le Dieu de nos pères – Défense du catholicisme (Bayard, 2004), etc.

Soit au total plus d’une trentaine d’ouvrages où l’homme affiche avec fierté sa différence et son attachement à son pays sans jamais oublier de s’ouvrir à la contemplation de l’universel.