“Les réformes économiques se poursuivront lentement mais sûrement. […] Ce qui a été réalisé aujourd’hui est encore loin des potentialités”, a affirmé José Ramon Machado, vice-président cubain, à l’occasion de la fête nationale cubaine, le 26 juillet 2011. Toutefois, ces mots laissent de marbre l’opposition qui, le 13 juillet précédent, a présenté à la presse une nouvelle plateforme politique. Et les experts ne sont pas moins circonspects. Ainsi, selon les auteurs d’un récent ouvrage collectif sur la vie quotidienne sous le régime cubain, réalisé sous la direction de Vincent Bloch (EHESS) et Philippe Létrillart (Ceri), les réformes annoncées voire engagées, tant au plan économique que culturel ou politique ont, en réalité, pour objectif ultime de permettre le… statu quo. En somme, la mise en scène d’un courant réformiste n’aurait, selon eux, d’autre but que d’assurer la pérennité d’un régime anachronique conçu et élaboré durant la Guerre froide. Jusqu’ici, cette capacité à canaliser le mécontentement et à instrumentaliser et subvertir les aspirations populaires a été couronnée d’un certain succès. Mais ce jeu est dangereux car, au fil du temps, le déphasage entre l’Etat et la société civile en voie de constitution ne cesse de se creuser. Lire la suite »
Juil 012011