Jean-François Fiorina s’entretient avec Yves Jego

Jean-François Fiorina, Yves Jego et Loïck Roche
Le Label Origine France Garantie a été créé en juin 2010 à la suite de la publication du rapport d’Yves Jégo consacré à la Marque France.
Yves Jégo vise ainsi un triple objectif : fédérer les entreprises, valoriser les savoir-faire, mieux informer les consommateurs.
De fait, plus de transparence quant à l’origine des produits aboutit à renforcer le rayonnement de la marque France.
Un atout précieux face à une mondialisation qui est allée trop loin dans le sens de la standardisation. Car la référence aux origines d’un produit joue la carte de la qualité et de l’authenticité.
Là encore, la géopolitique apparaît comme un outil formidablement utile pour répondre aux défis économiques et sociétaux.
En mai 2010, vous avez remis un rapport au Président de la République. Son titre était clair : « En finir avec la mondialisation anonyme – La traçabilité au service des consommateurs et de l’emploi ». Vous y insistiez notamment sur l’importance de protéger et mettre en valeur l’origine des produits français. Comment en êtes-vous arrivé à vous faire le chantre du « Produire en France » ?
Lorsque j’ai quitté mes responsabilités de Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer à l’été 2009, j’ai été chargé par le Président de la République d’une tâche qui me tenait à coeur, à savoir la promotion de la marque France.
C’est ainsi que j’ai conduit une mission qui a duré un an. Mission passionnante car elle m’a permis d’entrer plus à fond dans nombre de domaines, que ce soit l’économie bien sûr, mais aussi l’écologie ou les relations internationales.
Il faut savoir qu’un produit, avant d’arriver chez le consommateur, parcourt en moyenne 6.000 kms…
Un chiffre à mettre en rapport avec la distance qui sépare les deux communes les plus éloignées de l’Hexagone, à savoir 1.083 kms !
J’ai donc rédigé ce rapport parlementaire sur le domaine que vous évoquez et à partir de ce rapport, j’ai essayé d’engager des actions concrètes.
En effet, la plupart des rapports parlementaires malheureusement, une fois publiés, vont dormir dans les tiroirs de l’administration sans être en aucune manière suivis d’effets.
Or, à l’inverse, je souhaitais que quelques-unes des préconisations de ce rapport puissent devenir opérationnelles.
Plusieurs entreprises ont accepté de créer une association pour porter l’idée. Elle visait à forger un outil permettant le repérage de l’origine des produits, ce qui a donné naissance au label « Origine France garantie ».
Soucieux que ce label puisse s’affirmer et être connu, je suis entré de plain-pied dans les sujets dits du « Made in France ».
En juin 2015, vous vous êtes associé à Arnaud Montebourg, ancien Ministre de l’Économie, pour lancer « Vive la France » dont l’objectif est, je vous cite, « de fédérer les forces du Made in France, d’aider les entreprises qui pratiquent, soutiennent la fabrication française et créent des emplois en France, de défendre les savoir-faire français et de mobiliser tous les Français en faveur du patriotisme économique, grande cause nationale. » Pourquoi une telle initiative ? Et qu’entendez-vous par patriotisme économique ?
Effectivement, quand Arnaud Montebourg a, plus récemment, quitté lui aussi le gouvernement, nous nous sommes retrouvés pour mener ensemble une initiative allant en ce sens.
Bien que nous soyons de sensibilités politiques différentes, nous avons fait peu ou prou le même constat sur cette question.
Vous savez, qu’on le veuille ou non, l' »uberisation » de la vie politique est en route : les clivages politiques vont devoir évoluer, tout comme les partis. Rien n’est intangible, tout est en mouvement.
Face aux défis que nous pose une planète mondialisée, il nous faut nous adapter et ne pas rester dans de vieux schémas qui n’ont plus de raison d’être et nous paralysent.
Avec Arnaud Montebourg, nous avons estimé que ce débat devait dépasser les clivages traditionnels, pour le moins désuets. A nos yeux, le « Produire en France » s’impose bel et bien comme une cause nationale.
Il mobilise tous les acteurs de l’économie, tant les producteurs – chefs d’entreprise, salariés, sous-traitants… – que les consommateurs, les uns et les autres étant concernés, à des titres divers, par le fait de produire en France des produits français.
Le discours autour de ce thème est un discours politique certes, au sens noble du terme, mais non partisan et qui transcende les clivages ordinaires.
De fait, on a ressenti un intérêt certain pour notre démarche de la part de l’ensemble des différents interlocuteurs de la société civile.
Très vite, nous nous sommes trouvés confrontés à une première série de questions, à savoir qu’est-ce qu’un produit français ? Est-ce le produit d’une marque française, de tradition française ? Est-ce que le 100% français existe ?…
La confusion entre l’origine et la marque est issue de la fin du siècle précédent qui a vu triompher tout à la fois la mondialisation et les grandes marques.
Or, il me semble que la défense des origines retrouve sa place en cette aube du XXIème siècle. D’abord parce les consommateurs ont bien perçu les excès de cette mondialisation.
Face à l’anonymat de la mondialisation, ils exigent tout à la fois de la transparence et de la proximité.
Avec le label « Origine France garantie », nous nous efforçons de répondre à une telle attente. Il signifie d’abord que ce produit a pris ses caractéristiques principales en France.
En ce sens, il se différencie du code douanier qui veut qu’un produit soit qualifié de « made in… » quand la dernière étape de fabrication a été réalisée dans tel ou tel pays.
A l’inverse, nous nous sommes inspirés de ce que font les Suisses, qui veulent qu’un produit soit labellisé quand au moins 50% de son prix unitaire a été acquis sur le territoire national.
Une fois que l’on a posé cette règle d’or, tout se décline ensuite par branche professionnelle, avec naturellement quelques exceptions.
Prenez l’exemple d’un bijou, le critère des 50% ne peut pas à l’évidence être appliqué. Ici comme en toutes choses, il faut savoir faire preuve de bon sens…
Ce que nous évoquons ici, ce n’est pas une marque, ce n’est pas la nationalité des actionnaires, c’est l’endroit où le produit a été pensé et réalisé – et non pas seulement assemblé ou fini – pour la plus grande partie de sa valeur.
De fait, tout le débat concernant le « Made in France », dans son acception au sens large, tourne autour de la complexité des modes de production au XXIème siècle.
Je tiens à préciser que je suis un libéral, acceptant le jeu de la concurrence, en faveur d’un monde ouvert où puissent librement circuler hommes et marchandises.
Mais en même temps, je juge logique que l’acheteur puisse accéder aux bonnes informations quant à l’origine des produits proposés.
Il faut que les écarts de marges ne soient pas indus, ils doivent correspondre à des réalités, être fondés sur la véracité des coûts réels de production.
Comment définiriez-vous la France de 2016 sur la scène internationale ? Quels sont selon vous ses atouts et ses faiblesses, surtout sur le plan économique ?
La France est plus grande vue de l’extérieur qu’elle ne se voit elle-même.
Nous sommes malheureusement nos plus rudes procureurs et n’avons pas toujours une juste perception de l’image que nous donnons.
Hier, le prix, la technologie primaient. Aujourd’hui, l’origine d’un produit s’avère être un atout.
Aussi, à l’heure où l’origine de toutes choses se révèle être une valeur, il serait bon de garder à l’esprit l’aura qu’a la France sur la scène internationale.
Prenez l’art culinaire, il est clair que l’origine France y pèse un poids non négligeable. Les critères immatériels doivent ici être pris en compte, tels l’affect, l’aspect culturel et sociologique…
La marque France constitue une réelle valeur, elle est donc bel et bien une réalité économique qui pèse des milliards.
En ce sens, le label « Origine France garantie » constitue un plus authentique pour nos entrepreneurs, en France bien sûr, mais aussi et surtout pour la conquête des marchés à l’exportation.
Il appartient naturellement à l’Etat de soutenir cet effort, car il profite à tous dans la chaîne de production.
Indéniablement, un tel effort est mené depuis plusieurs années en matière de diplomatie économique.
Mais on pourrait aller encore plus loin et réfléchir à la création d’un ministère du marketing – ou d’un poste de Haut Responsable en charge de cette fonction – pour dynamiser encore davantage nos actions, assurer une cohérence aux différentes campagnes menées et in fine promouvoir notre image dans le monde.
Je ne dis pas cela par cartésianisme mais parce que notre marque France étant forte et bien perçue, nous devons l’utiliser à plein pour faire rayonner nos entreprises.
Les Business schools françaises gagneraient-elles à s’articuler sur cette logique ?
Les étudiants étrangers qui viennent suivre des cursus en France peuvent se muer en excellents porte-parole de notre capacité de rayonnement lorsqu’ils retournent ensuite dans leur pays d’origine.
Or, nous ne jouons pas assez – voire pas du tout – cette carte.
Prenez l’exemple du département où j’exerce mes activités, à savoir la Seine-et-Marne.
Le département n’a jamais su maximiser l’atout majeur que constituait la présence à Fontainebleau de cette magnifique école qu’est l’INSEAD, en utilisant par exemple les formidables réseaux d’anciens élèves qui auraient se muer en ambassadeurs du territoire où ils avaient vécu…
Globalement, les Business schools françaises pourraient « vendre » une certaine french touch éducative.
Là encore, le marketing intelligent des origines constitue une démarche à laquelle nous devons nous astreindre si nous souhaitons optimiser notre positionnement et notre image.
Il faut bien voir que le balancier de la mondialisation est allé trop loin dans le sens de l’uniformisation, de la standardisation voire de l’anonymat.
D’où le rééquilibrage en faveur des terroirs auquel nous assistons aujourd’hui.
Ensuite, le patriotisme est sans doute le meilleur moyen de lutter contre la résurgence du nationalisme, car le patriotisme c’est la fierté d’être ce que l’on est.
En défendant le patriotisme territorial, qu’il soit local, régional ou national, on favorise l’épanouissement d’un projet de société qui va profiter à tous ceux qui vivent sur ce territoire.
Le patriotisme, qui est d’ailleurs un mouvement universel, constitue un lien – peut-être le dernier et le plus fort – qui recrée de la fierté et soit à même de nous rassembler, en particulier face aux menaces montantes.
En outre, il y a une prise de conscience écologique très forte. On ne comprend plus pourquoi le yaourt que l’on mange a fait des milliers de kilomètres alors que l’on vit à côté des vaches et des laiteries !
Ce modèle est proprement incompréhensible ! S’y greffent les soucis de transparence et de santé.
De fait, les consommateurs veulent être mieux informés…
C’est indéniable. Quand vous achetez des lasagnes à l’italienne et que vous vous apercevez que la viande est en fait du cheval en provenance d’Europe centrale, que la pâte vient des pays du nord et la sauce tomate est importée de gigantesques consortiums chinois, de fait, il y a un doute et un malaise qui s’installent…
Vous avez le sentiment d’avoir été trompé et de ne pas avoir acheté un produit italien tel que vous aviez pu l’imaginer.
Traçabilité, transparence, proximité s’imposent donc bien comme des évidences qui justifient notre souhait de connaître l’origine des produits en ce début de XXIème siècle.
Cette demande profonde de la société va déboucher sur une nouvelle configuration et le droit devra suivre et s’adapter.
A cet égard, je trouve que l’Europe va bien trop lentement pour imposer le marquage de l’origine des produits vendus en Europe.
Elle n’a d’ailleurs pas produit de « Made in Europe », ce qui est une erreur. L’Europe s’honorerait – comme elle l’a fait pour les huiles d’olive, les fruits et légumes ou les médicaments – à imposer le marquage de l’origine nationale de tous les produits vendus en Europe.
Les Américains et bien d’autres ont mis en place ce type de procédures qui répondent à ce besoin de transparence et traçabilité que nous évoquions précédemment.
A plus ou moins court terme, les marques ne pourront plus dissimuler leurs origines et les origines vont reprendre de la valeur.
Le monde politique qui vous entoure est-il conscient de ces réalités ?
Le problème de l’univers politique français, c’est d’abord de vivre sous la férule du court terme avec en sus des élections tous les ans, qui paralysent toute velléité d’action.
Nous éprouvons beaucoup de difficultés à nous extraire des exigences du quotidien pour tenter de penser en termes stratégiques.
En sus, nous nous confrontons là à des questions éminemment compliquées, qui font appel à de larges champs de compétence et de réflexion, avec des kyrielles de normes et de données techniques, juridiques, économiques, scientifiques…
Nous sommes dans un pays doté de structures lourdes à bouger, un pays d’une extrême complexité administrative et juridique, alors même que le monde change à une vitesse folle.
Ce qui fait que notre capacité d’adaptation se trouve le plus souvent être prise en défaut entre des impératifs contradictoires.
De fait, la classe politique a du mal à adapter son propre logiciel aux défis qu’elle doit relever.
Mais en retour, il faut bien comprendre que la France a, sur la scène internationale et au regard de son passé, une place majeure.
Regardez l’écho qu’ont eu dans le monde entier les événements tragiques de novembre dernier à Paris ! Mais cette place à part, de par notre histoire, n’est pas forcément une place pérenne.
Le modèle français doit à cet égard être réinventé en permanence, et pour cela, il faut nous extraire de notre manière très hexagonale de penser.
Apprenons au contraire à nous ouvrir sur l’extérieur, nous mettre à l’écoute des réalités du monde, nous montrer plus audacieux, plus conquérants, comme savent le faire d’ailleurs de nombreux jeunes diplômés qui n’hésitent pas à se lancer dans la grande aventure de l’international, avec d’ailleurs à la clé, le risque de non-retour.
Car il peut y avoir un déséquilibre en interne avec le départ de forces vives, lesquelles, dans une offre mondiale ouverte, vont choisir et arbitrer en fonction de critères auxquels la France n’aura pas su répondre.
On ne se réinventera pas par la politique mais par l’économie. Les innovations technologiques et l’uberisation de l’économie vont obliger le politique à s’adapter.
La question des taxis face à Uber est emblématique de ces bouleversements que les politiques n’osaient pas affronter et que la technologie impose de fait.
Les défis qui se posent à nous sont simples : sommes-nous capables de voir et comprendre le monde tel qu’il est ? Sommes-nous à même de nous adapter ?
Les politiques sont-ils capables de faire preuve de pédagogie face à ce monde en mutation ? Et surtout, sont-ils à même d’engager les réformes nécessaires pour que nous puissions répondre avec succès à ces bouleversements ?
Quel est votre prochain chantier ?
L’alimentation. Il va falloir trouver les moyens de nourrir 10 milliards d’hommes. Nous devons faire face à la plus grosse progression démographique de toute l’histoire de l’humanité.
Le mode d’alimentation hyper-carné ne conviendra plus. 40% des terres agricoles en France ne servent qu’au bétail ou à l’alimentation du bétail. L’alimentation va devenir un des thèmes majeurs de la géopolitique dans les décennies qui s’ouvrent.
Pour preuve, les Chinois acquièrent des terres en Afrique pour répondre au défi alimentaire intérieur à venir. L’enjeu est mondial. Se greffe là-dessus un enjeu de santé.
Une partie du monde meurt de faim, une autre souffre d’obésité, n’y a-t-il pas là un tragique paradoxe ?
En conclusion, que diriez-vous à de jeunes étudiants pour les convaincre de s’intéresser tout à la fois à la géopolitique et au patriotisme économique ?
D’abord, je les inciterais à faire preuve de curiosité, à partir à la découverte du monde, à ouvrir grands leurs yeux, à observer les autres cultures et les autres modes de développement, sans préjugés, en sachant écouter et observer.
Je le dis à mes enfants qui sont des étudiants : la mondialisation, dont on voit essentiellement la face négative, implique de facto une démarche volontaire pour comprendre le monde.
Ne nous enfermons pas dans les seules considérations techniciennes. Réapprenons à nous situer dans le monde, ce qui passe d’abord par apprendre à lire une carte.
Aucun étudiant ne peut vivre sans une carte du monde, sans détenir les rudiments de connaissance géographique lui permettant de se situer dans ce monde, d’en comprendre l’évolution, les contraintes physiques et matérielles, mais aussi les particularités intellectuelles, culturelles, sociales, religieuses…
En ce sens, la question géopolitique est bel et bien au coeur de notre avenir.
A propos d’Yves Jego
Né en 1961 à Besançon, dans le Doubs, Yves Jégo est un avocat titulaire d’une maîtrise de droit public et d’un DEA d’études politiques.
Dès 1986, il exerce des responsabilités comme directeur de cabinet de plusieurs personnalités politiques, avant de devenir maire de Montereau-Fault-Yonne en 1995 puis député de Seine-et-Marne en 2002.
A l’Assemblée nationale, Yves Jégo est membre de la commission des affaires économiques, président du groupe d’amitié France-Paraguay, vice-président des groupes d’amitié France-Serbie et France-Turquie.
Ancien membre du Haut Conseil à l’Intégration, président fondateur de l’Ecole de la 2ème Chance de Seine-et-Marne, fondateur de l’association « La Seine en partage », Yves Jégo a été Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer (2008-2009).
Premier vice-président de l’UDI, il est également le président des Clubs Perspectives & Réalités. Pour en savoir plus : http://yvesjego.fr/ et www.facebook.com/YvesJegoUDI
Yves Jégo est aussi, comme nous l’avons découvert au cours de cet entretien, président fondateur de Pro France, association chargée de promouvoir le label Origine France Garantie.
Ce Label a été créé en juin 2010 à la suite de la publication du rapport d’Yves Jégo consacré à la Marque France.
Ce label est le résultat d’une démarche collective d’acteurs qui souhaitent oeuvrer ensemble à la promotion du « produire en France » et à la valorisation des savoir-faire industriels et artisanaux.
L’association Pro France qui assure la promotion d’Origine France Garantie est composée de chefs d’entreprise soutenant cette démarche.
Son objectif vise d’une part à donner une information claire et précise au consommateur sur l’origine française des produits, d’autre part à faire connaître les entreprises qui fabriquent en France.
Le Label Origine France Garantie se singularise des autres mentions telles que « Made in France », « Conçu en France », « Fabriqué en France »… qui, selon ses créateurs, sont auto-déclaratives et trop lâches.
Origine France Garantie veut apparaître comme l’unique label qui certifie l’origine française d’un produit. Pour ses auteurs, il est transversal (tous secteurs confondus) et incontestable (la certification, obligatoire, est réalisée par un organisme indépendant).
Le label Origine France Garantie veut ainsi assurer aux consommateurs la traçabilité du produit en donnant une indication de provenance claire et objective.
L’obtention du label se fait sur deux critères cumulatifs que les entreprises doivent nécessairement satisfaire pour l’obtenir : entre 50% et 100% du prix de revient unitaire est français et le produit prend ses caractéristiques essentielles en France.
Pour en savoir plus :
et www.originefrancegarantie.fr
Photos ©ProFrance.